Hypoplasie maxillaire: l’analyse céphalométrique
Les fentes faciales présentent une grande variabilité typologique et étiologique. Les séquelles entrainées par ces malformations congénitales sur la sphère oro-maxillo-faciale et, au-delà, sur la sphère ORL en général, se caractérisent également par une grande variabilité.
Sur les plans dentaire et orthodontique, les séquelles concernent la position individuelle des dents, leur nombre et leur forme, ainsi que les relations occlusales et inter-maxillaires.
Les agénésies dentaires (absence des incisives latérales supérieures surtout, des prémolaires parfois aussi) sont plus fréquentes que dans la population en général (selon les études : 32% à 77% vs. 6%). La prévalence de dents surnuméraires est de plus de 30%, le plus souvent une incisive latérale supérieure).
Les relations inter-maxillaires squelettiques et les problèmes orthodontiques qui en découlent, présentent chez ces patients des particularités liées à la malformation elle-même, aux déformations consécutives aux interventions chirurgicales primaires, le tout se superposant à une éventuelle malocclusion sous-jacente, c’est-à-dire qui se serait développée en l’absence de la malformation en tant que telle.
La croissance et le développement de la dentition et du complexe cranio-facial sont étudiés à l’aide de l’analyse céphalométrique de la téléradiographie de profil. L’analyse céphalométrique de larges cohortes de patients a pu mettre en évidence les aberrations de croissance que peuvent présenter les patients porteurs d’une fente faciale et ayant subi des interventions chirurgicales correctrices durant la prime enfance.
Fig. 1 Tracé céphalométrique illustrant mettant en évidence l’angle ANB, qui mesure la relation maxillo-mandibulaire sur le plan sagittal. Un angle ANB de 3° correspond à la moyenne pour la population en général. Le point A, repère maxillaire, est en avant par rapport au point B, repère mandibulaire). Un angle ANB négatif comme sur ce tracé (-2°) illustre une relation maxillo-mandibulaire inversée, le maxillaire supérieur (point A) étant en retrait (hypoplasie maxillaire) par rapport à la mandibule, ce qui résulte en une concavité du profil défavorable sur les plans esthétique et fonctionnel. (N = point Nasion).
Georges Herzog, orthodontiste consultant de l’équipe pluri-disciplinaire FLMP du CHUV (Lausanne), contact: info@cleft-palate.com