Bilan orthodontique à 15 ans
Bilan orthodontique intermédiaire à 15 ans: le patient peut-il voir le bout du tunnel ?
Présentation au IXème Congrès de l’AFFF 2016, Paris
Georges Herzog, CHUV Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, Lausanne, Suisse
La prise en charge pluri-disciplinaire des séquelles dento-faciales des fentes labio-palatines est longue et contraignante.
Les priorités peuvent varier en cours de route, mais l’orthodontie et la logopédie constituent toujours les prises en charge les plus longues. Il est essentiel de trouver et d’offrir les solutions les plus efficientes, c’est-à-dire celles qui offrent le meilleur rapport coût/efficacité.
L’efficience des traitements proposés peut et doit être objectivée par un bilan rétrospectif rigoureux.
A 15 ans, la plupart des patients ont derrière eux un vécu orthodontique considérable. Le traitement a-t-il atteint les objectifs fixés, complètement, partiellement ou pas du tout? Que reste-t-il à faire?
Méthode:
pour tenter de répondre à ces questions, on a examiné rétrospectivement le statut et le parcours orthodontique de 36 patients présentant les séquelles d’une fente labio-maxillo-palatine unilatérale complète ou palatine isolée, nés en 1998, 1999, 2000 et 2001.
Paramètres étudiées: durée et résultat des différentes phases de traitement orthodontique, options chirurgicales, durée estimative du traitement encore nécessaire. Statistiques comparatives FP/FLMP.
Résultats:
La durée et la complexité du traitement orthodontique sont influencées par la sévérité de la malformation initiale et les séquelles liées à la chirurgie primaire.
Ainsi, le recours à la chirurgie orthognathique est significativement plus fréquent pour les FLMP (62%) que pour le FP (13%).
Certains facteurs ont été identifiés qui aggravent le pronostic, comme la présence de fistule, la sévérité de l’asymétrie initiale de l’arcade dentaire, les agénésies dentaires et la rétention des canines permanentes.
Conclusions:
Il n’est pas rare que la durée de la prise en charge orthodontique dépasse le cadre que l’on s’était fixé.
Le plan de traitement initial devrait inclure une estimation“raisonnable“ de sa durée.
Périodiquement, les objectifs et modalités de ce plan mériteraient d’être réévalués.
La sévérité des séquelles, paradoxalement, devrait constituer un frein à l’enthousiasme de l’orthodontiste car dans plus de la moitié des cas de FLMP une solution chirurgicale orthognathique peut ou doit être envisagée.